Résumé :
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Cet article porte sur les processus de silence qui permettent l’installation de mécanismes maltraitants dans les institutions éducatives de placement. À partir du cas de l’affaire des Vermiraux (Quarré-les-Tombes, 1989), l’auteure propose de questionner sous une perspective multiréférentielle les conditions qui ont permis la mise en place d’un système éducatif institutionnel surviolent au cœur d’une commune morvandelle au début du xxe siècle. Une monographie raisonnée reconstituant les faits est établie, formant le corpus d’analyse à partir des archives historiques. Les bénéfices à maintenir secrets les actes de maltraitance, d’enrichissements frauduleux et financiers sont recherchés aux niveaux micro, méso et macrosocial. Sont mis en évidence les mécanismes de maintien d’un système oppresseur à l’encontre d’une catégorie d’enfants stigmatisés par leur naissance, leurs actes ou leur état de santé. Ils sont qualifiés d’économie des secrets. En le transposant à d’autres affaires, d’autres contextes culturels, d’autres périodes historiques, ce modèle idéal-typique pourrait servir à questionner la problématique de la bientraitance à l’intérieur d’institutions éducatives de placement, voire d’accueil de personnes en situation de fragilité sociale (personnes âgées, personnes handicapées...).
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