Résumé :
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Les questions autour de la transmission sont évoquées dans nombreux films cliniques de psychiatres depuis les travaux pionniers de René A. Spitz (1887–1974). Ils mettent en scène des comportements d’enfants dans des situations cliniques qui explorent des formes et structures de la transmission. Contrairement au film médical d’enseignement destiné à un public professionnel, cette contribution se tourne vers des films à portée universelle et en particulier le film « A child went forth » du réalisateur américain Joseph Losey (États-Unis, 1940, 26minutes) pour l’interroger sur la transmission aux enfants au moment de la Seconde Guerre mondiale. Une expression precoce de la fascination de Losey pour des points de vue alternatifs sur l’enfance et l’éducation, le documentaire est remanié à la demande des autorités gouvernementales américaines pour y insérer un message sécuritaire, adressé aux familles menacées par la guerre. Le film devient un document officiel d’information étatique en temps de rupture potentielle de transmission entre parents et enfants séparés ou bien par la mobilisation ou bien par un non-retour de la guerre. L’analyse de cette mise en scène des enfants invite à un triple niveau de lecture : d’abord la transmission à l’enfant , ensuite la transmission aux professionnels , enfin la transmission au public se référant au couple information et/ou propagande. En contre point aux films cliniques qui enregistrent des enfants-patients, le film documentaire qui s’adresse à un grand public ouvre un champ d’observation et d’analyse comme objet et comme vecteur de la transmission la plus vaste.
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