Résumé :
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Le travail de subjectivation caractérise l'adolescence. Capacité nouvelle du sujet à s'informer de son propre fonctionnement, ce processus de subjectivation trouve son fondement dans l'intersubjectivé de la petite enfance. Toutefois, cette dernière s'inscrit elle-même dans un lien primaire où la différenciation soi-non soi reste imprécise. Si mère et bébé doivent se désengager de cette «transsubjectivité» grâce au jeu des petites défaillances et de la surprise, l'adolescent de son côté doit se désengager de l'intersubjectivité secondaire pour accéder au sentiment de subjectivité. La nature de ce «travail de subjectivation» a profondément évolué. Précédemment, pour l'adolescent, il s'agissait de créer un écart minime entre ce sentiment de soi et ses liens affectifs (liens oedipiens et liens d'affiliation). De nos jours, l'adolescent est poussé par l'individualisme social ambiant à s'engager dans une déconstruction de toute forme d'intersubjectivité pour s'affirmer dans une subjectivité solipsiste véritable fantasme du sujet contemporain. Les manifestations symptomatiques, en particulier les multiples passages à l'acte de l'adolescent sont analysés comme la trace de cette exigence nouvelle.
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