Résumé :
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"[...] Derrière la crise de confiance que nourrit la crise économique, on trouve donc aussi une crise de conscience, une faille dans notre rapport au monde qui s’explique sans doute par notre incurable volonté d’organiser notre perception du monde en fonction de nos désirs et singulièrement de notre désir que se perpétue le présent état de choses.|Est-ce à dire que la crise actuelle est le produit d’un manque d’information et de transparence ? Non, nous dit Robert Cobbaut : c’est moins le manque de régulation qui est à l’origine de la crise financière que les erreurs théoriques du courant dominant actuellement l’économie, selon lequel une information parfaite des agents économiques garantit une affectation optimale du capital. Or on voit bien aujourd’hui que cela ne nous met pas à l’abri des risques systémiques et des comportements panurgiques des acteurs.|Le résultat de ces erreurs théoriques qui sont à mettre au crédit du paradigme néoclassique qui domine encore aujourd’hui l’enseignement de la science économique est que nous entrons dans une phase d’instabilité que décrivent Roland Legrand et Olyeka Demugir. Le premier voit dans l’économie de la connaissance et dans les valeurs de coopération qui peuvent y être déployées une piste de sortie démocratique.|Le second fait le compte des impacts dans ce qu’il faut bien appeler l’économie réelle. [...]|À l’approche des élections européennes, toute la question est de savoir s’il y aura des majorités politiques pour commencer sérieusement à faire ce ""tout autre chose"" dont nous avons urgemment besoin et, par exemple, à repartir du débat sur la précarité, comme l’évoque Francisco Padilla, pour repenser notre système de sécurité sociale, et faire en sorte que tous les citoyens aient accès, eux aussi, à un parachute doré.|Mais d’abord, il faudra trouver peut-être une réponse à la question posée par Albert Bastenier de savoir ""à qui nous allons devoir nous fier ?"", sans réponse à laquelle l’action plus ou moins volontariste des États risque bien de ressembler à de pathétiques incantations. [...]"
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