Résumé :
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La question des liens, de la liaison, ou plus justement du travail de liaison est un enjeu princeps de la subjectivation du petit d’homme, vecteur princeps des processus de symbolisation et de déploiement de la vie psychique spécifique à l’être humain. Ce travail de liaison se joue tant au dehors, du côté du lien objectalisé et pulsionnalisé vers l’environnement et les objets (humains et non-humains) qui le peuplent et l’animent, qu’au-dedans, dans le lien corps/psyché et via le long cheminement de la mentalisation et de l’épaississement psychique, autour de quoi la transitionnalité, la création et les symbolisations plurielles se déclinent et se déploient, mais aussi là où les diverses fonctions (cognitives, instrumentales et praxiques, sensorimotrices et socioémotionnelles) se potentialisent d’abord dans le tout premier développement et s’investissent progressivement dans leur fonctionnement « en-relation » et via le plaisir dudit fonctionnement. La clinique des enfants hyper-actifs avec déficits attentionnels est malheureusement une illustration exemplaire des faillites de ce travail de liaison, de la fragilité des liens tant au-dedans entre corps et psyché qu’au dehors dans un rapport à l’autre et aux objets du monde, qui témoigne en permanence de la fragilité, voire de la faillite des liens et des avatars du travail de liaison originé dans la plupart des cas dans les aléas du développement et des interactions précoces. Une lecture psychopathologique complexe et polyfactorielle paraît dans ce terrain « bruyant » des pathologies instables de l’enfant incontournable et particulièrement heuristique en termes de liens et de liaisons. Le travail thérapeutique pluridimensionnel quant lui, peut alors se reconsidérer (le plus loin possible des querelles d’écoles) en termes de reliaison, de relance du travail de symbolisation et de liens.
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