Résumé :
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"Le fait qu'une mort intervienne sur le sol du village constitue l'un des critères qui la rendent socialement ""acceptable"" aux yeux des Moose du Burkina Faso. Le défunt peut alors bénéficier de doubles funérailles et rejoindre les ancêtres du lignage. Les phénomènes d'émigration, importants dans la région d'enquête, mettent cependant à mal cette condition : les migrants étant ""en brousse"", hors du village, leur décès sur le lieu de migration est a priori contre-nature. Différents procédés, passant par la conversion religieuse et des célébrations rituelles sur un modèle proche de celui des funérailles des femmes, permettent cependant de contourner ce problème et d'assurer à ces défunts l'accès à l'ancestralité. Les esprits des morts sont ainsi ramenés au village, où des secondes funérailles sont célébrées en leur honneur : le maintien du lien social entre les migrants et ceux du village apparaît essentiel dans ces célébrations, mais devient fragile lorsque les migrations se prolongent sur plusieurs générations."
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