Résumé :
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"L'histoire ne retient que le nom des hommes célèbres, leurs images conviennent à nos idéaux. Pourtant, leurs actions ne prennent souvent sens qu'au regard des différentes personnes qui ont vécu avec eux, des groupes se sont constitués autour d'eux, des groupes les ont portés. Le travail anonyme des équipe est aussi l'un de ces facteurs que nous oublions pour ne retenir souvent que le nom du chef, de celui qui en étant le porte-parole ou qui en est devenu l'emblème, le "" porte-drapeau "", au vu des aléas de la postérité.|Les historiens tentent maintenant de reconstruire l'existence de personnes peu connues, au risque même de choisir un inconnu comme Alain Corbin ( 1998 ). En psychanalyse S.Freud ( 1921 ) a fondé l'approche institutionnelle en mettant l'accent sur cette place fondamentale du Mittler, du meneur dans la foule. La "" formule de la foule primaire "" correspond ainsi à une foule qui a la propriété d'un individu, ses membres s'étant tous identifiés les uns aux autres par l'intermédiaire du meneur en mettant "" un seul et même objet à la place de leur idéal du moi "". Depuis nous sommes allés au-delà en travaillant en institution, dans ces "" foules artificielles "" ou "" hautement organisées "". Celles-ci ont par contre gardé des caractéristiques qui permettraient à "" l'individu isolé "" de ne pas perdre sa singularité. Comment est-ce possible? Qu'est-ce qui empêche le retour de cette "" foule primaire "" ? La constitution d'une équipe ne serait-elle pas un facteur décisif dans ce processus ?|La place et le rôle d'une équipe en institution sont encore peu étudiés au regard de l'approche psychanalytique, malgré les travaux de Paul FUSTIER ( 1999, 2000). Pour concourir à cette tâche nous développons l'idée d'un appareil psychique groupal d'équipe ( A.P.E ) ( Mellier, 1999, 2000, 2005 ). L'équipe est le lieu de processus spécifiques et à ce titre elle peut devenir l'espace d'un travail psychique entre les membres la constituant et pour les autres."
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