Résumé :
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"L'objet de cet article est d'apporter un regard critique sur le modèle canadien de gestion des sentences fédérales d'incarcération, lequel est souvent considéré comme un modèle idéal. A partir de données qualitatives et quantitatives, il ressort qu'un nombre important de détenus considérés comme porteurs des riques élevés et, par conséquent, ne bénéficiant pas d'une libération anticipée, réintègrent la collectivité sans qu'on les retrouve ensuite dans le système. Dès lors, on peut se demander jusqu'à quel point ce modèle, dont on vante la "" réussite "", ne peut pas être vu avant tout comme créateur d'échec. Il ressort, en effet, que sous couvert d'évaluations rationnelles et de prédictions actuarielles, non seulement le délit apparaît comme la dimension prépondérante dans la prise de décision, mais encore que les outils mis en place utilisent des critères peur variés et redondants, augmentant d'autant leur influence. Ces constats nous amènent à questionner la place de la responsabilité des acteurs dans un contexte où la gestion du rique fait face à une opinion publique en mal de sécurité."
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