Résumé :
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Contexte : dans cette revue de la littérature récente sur les marqueurs biologiques de l'alcoolisme, nous présentons les marqueurs associés aux effets pharmacologiques de l'alcool, ainsi que les marqueurs relatifs à l'évolution clinique et au traitement des troubles liés à l'alcool. Nombre de ces études sont déjà connues, d'autres, plus récentes, sont en cours d'évaluation. Méthodes : nous décrivons, d'une part, les marqueurs connus des troubles liés à l'alcool, leurs caractéristiques et les limites de leur utilisation. D'autre part, nous abordons les développements de nouveaux marqueurs biologiques et leur impact possible en addictologie. Résultats : des travaux récents mettent en avant les polymorphismes de l'enzyme adénylcyclase (AC) de type 7, dont l'expression serait diminuée chez les femmes alcooliques. Des études en neuroimagerie ont également retrouvé des réductions de volume des substances grise et blanche de patients alcooliques, notamment au niveau des régions amygdaliennes et sous-corticales. De plus, des études génétiques ont récemment identifié une association entre la dépendance à l'alcool et la variabilité du nombre de copies de gènes (copy number variant, CNV) dans les régions chromosomiques 6q14.1/5q13.2. Discussion : en plus de constituer une aide diagnostique, les marqueurs biologiques pourraient s'avérer utiles pour l'évaluation du pronostic, la surveillance de la progression des troubles et de l'effet des traitements. Cet outil pourrait également servir au développement de nouvelles thérapeutiques. Alors que la plupart des travaux cités restent à valider par de nouvelles études indépendantes, le développement de nouveaux biomarqueurs se poursuit. Des résultats encourageants issus d'études biologiques, génétiques et d'imagerie ont déjà mis en avant plusieurs marqueurs pertinents.
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