Résumé :
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Il s’agit de l’expérience clinique menée à la Communauté Fermata d’Autobus, auprès de patientes atteintes d’une double pathologie et victimes d’abus sexuels. Les caractéristiques relevées dans le profil de personnalité de ces patientes, et qui rendent difficile le travail thérapeutique avec elles, sont soigneusement examinées. Notre attention se porte sur la tendance qu’ont ces patientes à reproduire des scénarios abusifs à travers leurs relations affectives, dans le but illusoire de parvenir à les maîtriser ou de trouver, via la sexualisation des relations interpersonnelles, un remède à leur souffrance psychique. Nous discutons de la façon dont cette répétition rend difficile le travail thérapeutique avec ces femmes au sein des structures résidentielles mixtes, car les patients masculins hébergés dans la Communauté présentent des traits de personnalité (violence, aspects pervers, comportements sadomasochistes, etc.), susceptibles d’en faire de bons candidats à la répétition du scénario relationnel abusif auquel les patientes sont habituées et qu’elles cherchent à reproduire. Une fois que la relation abusive s’est amorcée au sein de la Communauté, il est difficile pour l’équipe d’y mettre un terme et de conserver, avec les patientes, une alliance thérapeutique qui permette la poursuite du traitement. On assiste, par conséquent, à de fréquentes interruptions du parcours communautaire, auxquelles succèdent de tout aussi fréquentes réapparitions des comportements autodestructeurs, qui avaient déterminé le placement en Communauté. Afin de remédier aux difficultés de gestion de ces patientes en Communautés mixtes, nous débattons de l’utilité de créer une Communauté exclusivement féminine, réservée à l’insertion de ces femmes, pour les protéger du contact avec l’élément masculin, qu’elles utilisent pour reproduire la situation abusive initiale.
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