Résumé :
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Depuis sa création, en 2004, le dispositif des CJC propose un accompagnement aux jeunes usagers de cannabis ou d’autres substances psychoactives et à leurs familles. Si le dispositif a rapidement rencontré son public, seule une minorité des jeunes potentiellement concernés s’est, de fait, trouvée en contact avec cette offre de consultations spécialisées. Partant de ce constat, les pouvoirs publics se sont proposé d’« améliorer l’accessibilité des CJC ». Pour déterminer les conditions dans lesquelles cet objectif peut être atteint, une réflexion sur l’attractivité du dispositif a été lancée. À partir d’une enquête par entretiens collectifs conduite auprès d’un échantillon d’intervenants de CJC au cours du premier semestre 2011, différents aspects de la pratique des professionnels ont été évoqués, afin de dresser un état des lieux des difficultés rencontrées pour « recruter » des jeunes publics. Les principaux freins au recrutement du public-cible semblent être l’absence d’une demande propre émanant des mineurs, le défaut d’identification de la CJC comme lieu d’accueil des jeunes, l’insuffisance des partenariats avec les structures au contact des jeunes, en particulier l’Éducation nationale, et la difficulté d’« accrocher » certains profils de jeunes consommateurs, notamment ceux en difficulté avec l’alcool. Les intervenants réaffirment la nécessité d’une approche globale de réduction des risques auprès des jeunes, qui leur laisse le temps de s’approprier le questionnement sur les ressorts intimes de leur consommation. Pour améliorer la visibilité du dispositif, les professionnels prônent un renforcement des partenariats en amont et en aval, en revendiquant la vocation spécifique des CJC à repérer les jeunes en difficulté par le biais des usages de drogues.
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