Résumé :
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L’objectif de notre enquête était d’apprécier le vécu au travail chez des patients hospitalisés pour sevrage d’alcool. Méthode : cette enquête a été menée pendant huit mois dans un service de médecine interne et ont été inclus les patients hospitalisés pour sevrage d’alcool qui étaient professionnellement actifs. L’appréciation de leur vécu au travail a été évaluée à l’aide de trois questionnaires relatifs à la souffrance au travail, au stress et à la qualité de vie. Nous leur avons aussi demandé si leur consommation était liée au travail. Résultats : 50 patients constituaient notre échantillon (36 hommes , 14 femmes). La durée de consommation d’alcool était en moyenne de 15 ans pour les hommes. Ils estimaient leur qualité de vie à 5/10 (0 : qualité de vie la plus mauvaise possible , 10 : la meilleure possible). Leur score moyen au questionnaire relatif à la souffrance au travail était de 8/20 (0 : aucune source de souffrance , 20 : le maximun) , celui à l’échelle de stress perçu de Cohen était de 21/36 (0 : aucun stress ressenti , 36 : stress maximun). 47 % des hommes rapportaient une consommation liée au travail. Les femmes présentaient une durée moyenne d’alcoolisation de 13 ans et estimaient leur qualité de vie à 4,7/10, leur souffrance au travail à 9/20 et leur niveau de stress à 21/36. 65 % d’entre elles rapportaient une consommation liée au travail. Une différence significative (p < 0,01) a été trouvée entre prise d’alcool et souffrance au travail chez les hommes, mais pas chez les femmes. Chez ces dernières, une différence a été constatée entre stress et souffrance au travail. D’autres facteurs interviennent certainement. Discussion : cette étude a permis de montrer une relation entre alcool et travail, stress et qualité de vie perçue. Afin de comprendre les mécanismes qui entrent en jeu dans cette situation, d’autres études devraient être engagées.
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