Résumé :
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"Cet article propose d'étudier la dimension de contrainte dans la relation thérapeutique avec des patients toxicomanes en situation de "" soins obligés "". Dans cette approche, la rencontre soignant-soigné est appréhendée comme un espace d'interactions entre quatre pôles - malade, soignant, maladie-société, outils thérapeutiques - activant un champ dialectique. Ce travail met en évidence quatre dynamiques spécifiques selon le pôle primairement actif dans la relation. 1) La contrainte est minimale lorsque l'usager de drogues, soit refuse les soins, soit au contraire les accepte et se responsabilise. C'est alors le "" malade "" qui est l'élément actif de l'échange. 2) La contrainte est ressentie comme une relation imposée par un tiers lorsque soignant et soigné ne font que se soumettre à l'obligation judiciaire. 3) La contrainte peut donner du sens au projet thérapeutique, lorsque les soignants s'en emparent pour reconstruire chez le malade un nouveau rapport à la loi. 4) La contrainte est maximale et peut rendre difficile voire impossible la relation thérapeutique lorsque la représentation de la délinquance domine l'échange soignant-soigné."
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