Résumé :
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ObjectifDéterminer si les organisations liées au secteur sucrier ont influencé les modifications textuelles entre la version provisoire et la version finale de la directive de 2015 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Apport en sucres chez l'adulte et l'enfant.MéthodesLes propositions issues de consultations avec les parties prenantes (7 organisations liées au secteur sucrier et 10 organismes de santé publique) au sujet de la version provisoire de la directive ont été évaluées à l'aide du programme Wordscores. Les scores des documents ont été réajustés suivant la procédure de transformation de Martin–Vanberg afin d'en améliorer la comparabilité. La version provisoire et la version finale de la directive ont été comparées afin de repérer les modifications influencées par l'industrie sucrière et les organismes de santé publique.RésultatsOn a observé un léger changement du score Wordscores transformé (de 0,25 à 0,24) entre la version provisoire et la version finale, en faveur de la position de l'industrie. Ce changement était lié à l'emploi plus fréquent du mot « mauvaise » pour décrire la qualité des éléments de preuve, ce qui concordait avec les arguments de l'industrie. Un autre changement concernait l'utilisation du mot « apport » au lieu de « consommation », indépendamment de la position politique. Les scores des propositions des organisations World Sugar Research Organisation et Sugar Nutrition UK (respectivement 0,11 et 0,18) représentaient de fortes positions pro-industrie et les scores des propositions de la European Public Health Alliance et de la fondation Wemos (respectivement 1,00 et 0,88) représentaient les plus fortes positions du secteur de la santé publique. L'industrie sucrière a usé de tactiques telles que la remise en question de la qualité des éléments de preuve, la distinction entre les différents types de sucres et la mise en avant de la réduction des méfaits.ConclusionPeu de changements ont été constatés entre la version provisoire et la version finale de la directive de 2015 de l'OMS sur l'apport en sucres suite à la consultation des organisations du secteur. Le principal changement concernait la mise en avant de la mauvaise qualité des preuves sur les effets néfastes du sucre. L'élaboration de la directive a relativement bien résisté à l'influence de l'industrie sucrière lors de la phase de consultation des parties prenantes.
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