Résumé :
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Dans cet article, nous nous intéressons aux connaissances concernant le VIH/SIDA au Ghana. Nous examinons les connaissances médicales des habitants en nous intéressant plus particulièrement aux idées erronées quant aux mécanismes de transmission de la maladie. Notre postulat de base est que des programmes de santé bien organisés et s'étalant sur une période de temps plus longue prépareront et adapteront mieux la mentalité locale à des messages à teneur scientifique. Nous soutenons que le projet à grande échelle dit - de Navrongo- , de même que des activités similaires menées dans le Nord du Ghana, ont probablement jeté les bases qui lui sont communiquées. Nous soutenons en particulier l'hypothèse selon laquelle les populations vivant dans la Région du Haut Ghana oriental, où le projet de Navrongo a été mené, sont plus informées d'un point de vue scientifique et ont des croyances cohérentes avec le paradigme médical concernant la transmission du virus. La principale source de données pour l'analyse statistique a été l'Etude ghanéenne sur la Démographie et la Santé de 2003, qui présentait un échantillon de plus de 10.000 participants et participantes âgés de 15 à 49 ans. Pour évaluer les différences individuelles et régionales au niveau des croyances par rapport au SIDA, nous appliquons une analyse de régression multiple par étape. Cette approche permet d'examiner à la fois les influences individuelles et les effets structurels en suivant les variations régionales, dans la mesure où des variables spécifiques de contrôle sont ajoutées au cadre de référence de l'étude. Les résultats obtenus indiquent que des programmes d'intervention à grande échelle destinés à améliorer les critères de santé dans un contexte africain peuvent avoir d'importants effets à long terme sur les croyances des habitants, au-delà des objectifs de départ. Il convient de noter que ce remarquable Projet de Navrongo et les activités qui lui sont liées, en particulier dans la région du Haut Ghana oriental, semblent avoir accru la confiance des habitants dans le modèle médical, comparativement aux paradigmes alternatifs. Au moins le shéma empirique est-il cohérent avec nos principaux arguments théoriques, même si des études seraient encore nécessaires pour un test plus solide.
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