Résumé :
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Lors de la XVe Conférence mondiale de l'UIPES, au Japon, l'intérêt à poser un regard comparatif sur les programmes de formation supérieure dans les domaines de la promotion de la santé et de l'éducation pour la santé a été une préoccupation centrale. Depuis lors, quelques démarches ont été entreprises, de manière plus ou moins coordonnée, dont la création du «Consortium interaméricain d'universités et centres de formation de personnel en éducation pour la santé et en promotion de la santé » en 1996, de même que diverses activités d'inventaires des formations disponibles. Ces démarches soulèvent plusieurs interrogations, dont la pertinence de faire des comparaisons et le danger d'imposer une sorte d'hégémonie culturelle quant à la manière d'enseigner la promotion de la santé. Ces questions seront abordées de nouveau lors de la XVIe Conférence mondiale de l'UIPES, à Porto-Rico, en juin 1998. Trois postulats quant à la formation en promotion de la santé inspirent la proposition : 1. Il est impossible de décider de l'organisation et du contenu d'une formation en promotion de la santé ou en éducation pour la santé si l'on n'a pas une définition claire et opérationnelle de ces deux concepts. 2. La formation en promotion/éducation requiert une pluralité de disciplines pour être faite de manière appropriée et devrait s'adresser à des clientèles multidisciplinaires. 3. La formation spécialisée en promotion/éducation devrait se faire à l'intérieur d'une formation plus large, idéalement après avoir acquis une première formation disciplinaire solide dans un domaine connexe pertinent. On utilise aujourd'hui la même expression, promotion de la santé, pour désigner deux éléments fort distincts, ce qui entretient une confusion fort néfaste au développement du champ. Le premier de ces éléments c'est une idéologie, alors que le second réfère à un ensemble de pratiques spécifiques visant le changement planifié d'habitudes et de conditions de vie ayant un rapport avec la santé, à l'aide de stratégies d'interventions bien définies. La proposition suggère de ne réserver l'expression promotion de la santé que pour le second élément. Cela permet notamment de clarifier le contenu d'un programme de formation dans le domaine: une première série d'éléments devrait viser à positionner historiquement et conceptuellement la promotion de la santé, à la fois par rapport aux développements internationaux et par rapport à l'endroit où la formation est dispensée, une seconde à faire le tour des fondements théoriques et scientifiques sur lesquels le changement planifié des individus et des environnements socio-politiques (en n'oubliant pas les dimensions éthiques) peut s'appuyer, et une troisième, finalement, à acquérir des habiletés d'utilisation des stratégies d'intervention.
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