Résumé :
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Le langage des adolescents se situe à la lisière du mot et de la chose, à la frange entre corps et pensée. Ces sujets rendent compte de la fonction fondatrice du langage chez l’homme et attestent de l’origine du langage et de l’accès à la fonction symbolique. C’est ce qui explique la fréquence de la clinique de l’agir à cet âge, en particulier chez les filles, adeptes d’une certaine clinique du corps: tentatives de suicide, scarifications, troubles des conduites alimentaires ... Le corps de la fille se fait porteur, par l’agir, d’une parole en abîme se frayant la voie de son expression. Il peut être également porteur d’une trace, qui marquera progressivement la césure entre le maternel et le féminin, le long d’un trajet amenant à la nomination. Il s’agirait en quelque sorte, pour la fille, de repasser par le corps maternel pour constituer son propre corps comme lieu. L’espace transférentiel offert par l’analyste peut être un tel lieu de dénouage et de construction.
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