Résumé :
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Toute une série de biais cognitifs nous empêchent de prendre des décisions rationnelles : conformisme, aversion pour la perte, surestime de soi, préférence pour le court terme, etc. Ce credo des économistes et des psychologues comportementalistes a été repris à leur compte par les pouvoirs publics de nombreux pays, afin d'orienter les choix de leurs concitoyens. Nous sommes ainsi considérés comme des donneurs d'organes par défaut, nos enfants sont tenus à distance des frites dans les cantines, les détecteurs de vitesse nous font la grimace ou nous sourient, on nous informe que nous recyclons moins que le voisin... Faciles à mettre en oeuvre, peu onéreux, ces nudges (de l'anglais "pousser du coude"), qui nous font modifier nos comportements sans que nous ayons à y réfléchir, sont devenus l'alpha et l'omega de la résolution des problèmes de société. Mais peut-on réduire l'action publique à une affaire de comportements individuels ? Une analyse critique des savoirs comportementaux et de leur application s'impose, afin d'en comprendre le succès et d'en montrer les limites.
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