Résumé :
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En novembre 2013 la DGS notifie un dispositif « situations critiques » pour palier aux situations « sans solutions » d’accueil et de prise en charge des personnes handicapées. Les dispositifs spécialisés existants déjà saturés ne pouvant les assurer, des institutions existantes sont alors dotées de moyens supplémentaires pour répondre à ces urgences. À Nîmes, une équipe d’institut médico-éducatif (IME) accueille, de 2013 à 2015, 12 situations critiques. L’intensité de l’ébranlement des familles lui impose la création d’un nouveau dispositif : l’unité transitionnelle d’accueil. Nous décrivons tout d’abord les particularités de l’impact de la désocialisation et de l’arrêt de soins sur les familles et l’enfant : l’enfermement au domicile, l’arrêt du projet éducatif, les modifications des représentations parentales sur l’enfant, la tourmente des couples qui s’isolent, les difficultés accrues des fratries et pour l’enfant l’aggravation des troubles préexistant, l’apparition de sur-handicaps relationnels (enfant tyrannique, troubles de l’attachement). Nous exposons ensuite la nécessité de développer un accueil spécifique pour rétablir la confiance des parents dans le système de soins et accompagner cet enfant reclus : il s’agit de 1 – prendre en compte le parcours des parents et de l’enfant durant toute cette période, entendre et reconnaître les efforts de sur-adaptation, évaluer leur capacité à s’en détacher ; 2 – individualiser l’accueil de l’enfant, séquencer ses activités ; 3 – l’accompagner à domicile pour rééquilibrer les interactions enfant–famille. Ce dispositif suppose un encadrement individuel des enfants et un soutien personnalisé des équipes jusqu’à ce qu’ils puissent bénéficier de l’accueil plus classique dans un groupe de l’IME.
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