Titre : | Les effets de l’incarcération chez les mineurs (2018) |
Auteurs : | G. Tiscini, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence (Vol. 66 n°1, janvier 2018) |
Article en page(s) : | pp. 47-51 |
Note générale : | biblio. |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Mots-clés: | PRIVATION DE LIBERTE |
Résumé : |
Dans cet article, nous souhaitons interroger les effets de l’incarcération chez les mineurs. L’histoire de la prison révèle qu’elle est l’œuvre d’un discours humaniste et philanthrope, découlant de l’opération révolutionnaire. Cependant, dès sa réforme – qui la transforma d’un lieu d’enfermement à une institution pénale – elle n’a montré que ses dysfonctionnements. Notre objectif est d’ouvrir une réflexion sur les effets de l’incarcération, autant collectifs qu’individuels, en particulier lorsqu’il s’agit d’adolescents. Appliquant une méthode clinique, nous analysons quatre cas spécifiques, soit relevant d’un service de psychiatrie de personnes sous main de justice, soit d’une maison d’arrêt d’hommes majeurs. Le point de départ du comportement « antisocial » se situe, d’après notre étude, au moment de l’adolescence. En effet, la présence de la violence, de l’agressivité et de l’impulsivité, autrement dit des « troubles du comportement », est constante dans chaque cas présenté. Le point central, fil conducteur entre la psychopathologie et la délinquance/criminalité, est le sentiment d’exclusion : une exclusion déjà présente dans l’enfance/adolescence et réactivée, dans un deuxième temps, par l’emprisonnement. De même, l’identité et l’identification – déjà strictement impliquées dans les passages à l’acte, crimes ou délits – subissent une nouvelle fragilisation. À travers un rappel historique sur les questionnements autour de la criminalité et du criminel, nous montrerons qu’il ne s’agit pas seulement à en chercher les causes, assurément très importantes, mais d’inventer des solutions pour et avec ces sujets qui ont commis un crime ou un délit. Comme indiqué dans les résultats, la prison pour mineurs semble embrouiller davantage les questions d’identité et d’identification, amenant au déchaînement de la violence et de l’agressivité. Un vécu abandonnique et d’exclusion redouble ainsi celui d’appartenance. Le défi, tant pour la psychiatrie que pour la psychanalyse, est de trouver des issues qui permettent à ces jeunes de dépasser leur violence plutôt que de l’actualiser. L’incarcération des mineurs accroît et inscrit une agressivité et une violence qui, au départ, n’étaient qu’une demande d’appartenance : à l’être social, au social, au lien social. Ce n’est pas tant la question de la structure ou le type de troubles subjacents – de comportement, de personnalité ou psychiatriques – qui sont en cause, mais bien plutôt les effets d’une déprivation de liberté qui pourrait amener à la décompensation, au passage à l’acte, à la récidive et à la cristallisation de la violence comme modalité de discours. |
En ligne : | https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S022296171730212X |
Exemplaires (1)
Cote | Code-barres | Support | Localisation | Disponibilité |
---|---|---|---|---|
R12216 | R12216 | Bulletin | En ligne | Consultation sur place Disponible |