Résumé :
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En France, l’École de la République est le lieu de la construction et d’apprentissage d’une culture commune qui, historiquement au moins, ignore sciemment les ancrages culturels, géographiques, sociaux du sujet, élève ou enseignant. De ce fait, elle laisse peu de place aux individus pris dans leur singularité et peine à entendre leur parole. L’enjeu d’une réflexion sur la parole dans l’institution scolaire concerne les rencontres qu’elle permet, ou non, entre adolescents et adultes. Rencontres qui apparaissent comme autant d’occasions éducatives et pédagogiques indispensables, et comme des accroches nécessaires pour que les jeunes d’aujourd’hui se scolarisent durablement. Deux obstacles à l’existence de rencontres intersubjectives authentiques se dessinent : le premier se situe dans le contexte scolaire lui-même qui, traversé par des représentations multiples et pas toujours conciliables, paraît soumis à une tension forte entre des objectifs contradictoires. Le second se situe dans l’absence de clarification des ressorts de l’investissement professionnel des différents acteurs adultes, dans et autour de l’École.
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