Résumé :
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L’ampleur et la persistance des inégalités sociales face à la santé interpellent. Alors que dans nos pays à revenu élevé la santé de la population est en constante amélioration, d’importants écarts persistent et se creusent entre les groupes sociaux. Les études de santé publique soulignent combien la santé est déterminée par les conditions familiales, sociales, économiques, culturelles et politiques. La perspective du parcours de vie apporte un nouvel éclairage en permettant d’étudier les trajectoires des individus, issues des interactions entre situation familiale, vie professionnelle et état de santé. Ainsi, la santé d’un individu évolue au cours de la vie. Loin d’être statique et déterminée uniquement par l’héritage génétique, la santé est au contraire évolutive en fonction de l’âge. Elle s’adapte en permanence en fonction du contexte de vie. Si elle évolue au cours du temps, la santé traverse également des périodes de vulnérabilité en fonction des âges et des événements de la vie, remettant perpétuellement en question l’équilibre atteint. Avec des illustrations issues des recherches en psychologie sociale et en sociologie de la santé, ce séminaire illustrera comment les trajectoires de santé ne suivent pas un schéma linéaire mais s’expliquent aussi par les événements de la vie sociale des individus. Willy Lahaye, professeur de psychologie à l’UMons, présentera les résultats d’une étude menée sous sa direction portant sur la parentalité en situation vulnérable en lien avec les trajectoires de résilience familiale. Il décrit au travers de cette recherche, les apports du récit de vie comme outil d’élaboration et d’analyse du regard que les parents associent à leur propre trajectoire de vie. Cette analyse ouvre alors sur de nouvelles opportunités de développement et de renforcement de leurs capacités de résilience. Natasia Hamarat, sociologue de la santé au Centre Metices de l’ULB, abordera la question de l’association entre les conditions sociales d’existence et l’apparition du cancer et notamment le cancer du sein. Elle montrera que, comme c’est le cas pour toutes les maladies, les inégalités économiques et sociales influencent l’incidence, la survie et la mortalité. Par exemple, les femmes appartenant aux catégories sociales les plus défavorisées sont moins prises en charge en prévention secondaire du cancer du sein. En Belgique, dans les trois régions, la couverture totale du dépistage des femmes précarisées est inférieure de 13 % à celle des femmes plus favorisées. Patrick Jadoulle, médecin de la Maison médicale « La Glaise » de Marchienne-auPont, questionnera le problème de l’accessibilité aux soins pour les personnes en situation de grande vulnérabilité. Il abordera notamment l’accessibilité sous l’angle de la proximité géographique, de l’accessibilité financière par l’intermédiaire du forfait, de l’accessibilité par l’approche multidisciplinaire mais centralisée des soins, de l’accessibilité par la rencontre des personnes vulnérables dans le cadre de projets spécifiques
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