Résumé :
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J’ai une conviction de fond : pour être véritablement dans une démarche de bien-traitance, il est fondamental de repérer le niveau auquel se posent les problèmes pour les jeunes migrants non accompagnés – du point de vue de chacun d’entre eux – et de partir de là, sinon il ne peut pas recevoir ce qu’on lui propose, il n’entend pas, son urgence est ailleurs. Et le premier problème est d’arriver à nous comprendre, au-delà de la langue, au-delà des problèmes évoqués.
Pour cela, apprendre à se décentrer est fondamental. Se décentrer, c’est apprendre à ne pas ramener les données nouvelles à soi, ou à ce que l’on connaît déjà, comme référence universelle, ce que l’on fait le plus souvent sans s’en rendre compte. C’est apprendre à débusquer nos implicites, et les leurs, différents parce que nous provenons de cultures différentes. Comprendre nos différences plutôt que nous y heurter est la base d’une démarche de soutien, pour qu’elle soit efficace. C’est pourquoi il faut toujours garder en tête que la plupart des jeunes étrangers dont il est question ici ont grandi, ont été éduqués dans un autre contexte culturel, beaucoup plus traditionnel et communautaire que le nôtre, même s’il est lui aussi en profonde mutation, traversé par des tensions, des brouillages, des violences parfois.
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