Résumé :
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Dans une société de la performance et de l’immédiateté (euphorie ou soulagement facile et rapide), la polyconsommation est devenue la règle. Cette polyconsommation com-porte fréquemment des médicaments psychoactifs (surtout les benzodiazépines et les morphiniques, moins fréquemment les psychostimulants) dont l’image positive et rassurante favorise un usage de plus en plus banalisé et précoce. Ces médicaments partagent avec les produits illicites et l’alcool les modalités de consommation (dont les injections intraveineuses) et les effets, à l’origine entre autres d’abus mortels (surtout avec les polyconsommations) et de pathologies infectieuses. Sur la base d’une littérature très hétérogène, avec des données parcellaires et éparses, ce rapport montre que la réduction des risques et des dommages (RdRD) dans les addictions médicamenteuses et les polyconsommations est possible, notamment par une approche motivationnelle, gradualiste, pragmatique, intégrative et holistique, adaptée en fonction des sujets et du contexte (objectifs, besoins, ressources personnelles et environnementales...). La RdRD couvre ainsi un large continuum d’objectifs et de modalités de prise en charge qui s’inspirent des stratégies des différents produits, dont le point commun vise à mobiliser les ressources du sujet, quel que soit le point de départ. Bien que ce rapport objective l’existence de nombreuses limites (insuffisance de consensus, hétérogénéité des prises en charge selon les structures et les professionnels, etc.), il fait émerger des pistes d’amélioration (meilleure évaluation et connaissance des problématiques, réglementation, prévention, information du public et des patients, formation et coordination des professionnels, recommandations cliniques).
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