Résumé :
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Pour répondre à la question évoquée dans le titre, il faut dis-tinguer: 1. l’effet sur la santé d’une consommation tabagique chronique faible versus modérée ou forte en les comparant à l’absence de la consommation ; 2. l’effet sur la santé d’une réduction de la consommation chronique forte, modérée ou faible, mais consommation maintenue versus l’arrêt de la consommation. Ce document présente des éléments de réponse aux questions suivantes: Q1. Une consommation chronique du tabac (tabac à fumer: cigarettes) faible est-elle associée à: a) un risque augmenté de mortalité et de morbidité par rapport à l’absence de consommation tabagique; b) un plus faible risque de mortalité et de morbidité par rapport à une consomma-tion chronique modérée ou forte? Q2.1. Une réduction d’une consommation chronique est-elle associée à une réduction de risque de mortalité et de morbidité par rapport au maintien de la consommation ? Q2.2. Le risque de mortalité et de morbidité associé à la réduction de la consommation est-il similaire ou non par rapport à l’arrêt de la consommation? La revue de la littérature source, publications originales d’études de cohorte de grande puissance avec un suivi long, permet de répondre comme suit: Q1a. Même une faible consommation chronique (0 < 5 ci-garettes/jour – cpj) est associée à une augmentation de mortalité et de morbidité par rapport à l’absence de consommation taba-gique. Q1b. Le risque de morbidité et de mortalité augmente avec l’augmentation de la consommation (cpj), mais une plus faible consommation est associée à un plus faible risque pour la santé qu’une plus forte consommation. Q2. À ce jour, il n’est pas démontré que la réduction de la consommation chronique du tabac est associée à une réduction du risque de mortalité par rapport au maintien de la consommation. Il est clairement démontré, par contre, que l’arrêt total de la consommation est associé à une réduction de la mortalité. Pour le cancer du pou-mon, les gros fumeurs (> 15 cpj) peuvent avoir une réduction de risque mineure s’ils réduisent leur consommation, probablement parce que le risque en excès de départ est très élevé. Toutefois, nous n’avons pas des éléments pour dire que cette réduction d’incidence de cancer du poumon est associée à une réduction de la mortalité toutes causes.
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