Résumé :
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"Depuis les années 1980-90, l'émergence de programmes de réduction des risques a conduit la société française à un véritable ""changement de paradigme"" dans l'approche des consommations des drogues. Aux postures morales (""il ne faut pas se droguer"") s'est progressivement substituée la recherche de solutions techniques permettant de porter assistance au plus grand nombre de ""toxicomanes"". Pour autant, un changement de paradigme peut en cacher un autre. A mesure des années, ne se sont pas développés un, mais deux modèles de réduction des risques : l'un de type ""addictologique"" qui participe d'un changement de paradigme médical, et suscite aujourd'hui l'investissement public , l'autre de type ""socio-sanitaire"", dérivé de l'approche des communautés dites ""déviantes"", qui tend à être peu à peu désinvesti. Ces deux modèles sont cependant complémentaires, et l'un ne doit pas être occulté au profit de l'autre. La dimension communautaire et d'intervention sociale de la réduction des risques doit être réaffirmée, et la place des usagers soutenue et réinventée dans le dispositif. De la réaffirmation de leur rôle dépend la capacité du dispositif à élaborer de nouvelles réponses, adaptées à l'émergence continue de nouvelles pratiques."
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