Résumé :
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De très grands progrès ont été faits dans la connaissance des mécanismes neurobiologiques, permettant une bien meilleure compréhension du fonctionnement psychologique. Les facteurs de vulnérabilité individuels et sociaux sont de mieux en mieux connus. Et cet ensemble permet de proposer des stratégies de prise en charge et une organisation du dispositif de soins de plus en plus performantes. La meilleure connaissance de la complexité des interactions entre l'individu et sa vulnérabilité personnelle, les produits (et leurs conséquences) et les éléments sociaux liés à la consommation d'un produit permet d'éclairer la complexité des actions amenées et l'inefficacité des solutions simplistes. Toutefois, la perception sociale et politique n'est pas à la hauteur de la gravité des problèmes. Et si tous les acteurs sont en phase pour une réduction pragmatique des dommages, les politiques publiques sont insuffisantes et parfois contradictoires, inspirées souvent par des représentations idéologiques. Ce travail d'appropriation des connaissances scientifiques par la société, s'appuyant sur les associations de patients, nous paraît être l'enjeu des prochaines années. Il sera nécessaire pour que les politiques puissent être plus efficaces. Pour cela il conviendra donc : d'obtenir un consensus social sur les dommage et sur la dangerosité comparée des produit , de faire connaître les liens entre les consommations, les dommages et les addictions , de faire admettre que l'addiction est la résultante de l'interaction entre plusieurs facteurs et qu'il faut agir sur tous les facteurs , d'expliquer simplement les mécanismes neurobiologiques de l'addiction car cela aide à comprendre les stratégies de réduction des dommages. La réduction des risques et des dommages est un paradigme nouveau dans les actions menées envers les addictions car il implique une autre philosophie du soin, une mobilisation des parties prenantes et la priorité donnée à une politique pragmatique.
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