Résumé :
|
Dans de nombreux pays, le travail social traverse une recomposition tumultueuse, produite par un curieux mélange de néolibéralisme (« l’assisté » devient « entrepreneur de soi », supposé capable de s’en sortir tout seul) et de radicalisme libertaire, visant l’émancipation collective et l’auto-organisation des plus démunis […]. […] dans de nombreux pays d’Europe, […] le travail social est réorganisé et soumis à des objectifs de réduction des coûts et de contrôle des procédures d’intervention, sous l’influence des normes de la « nouvelle gestion publique » […]. Partout, le travail social est soumis à l’injonction de « s’ouvrir » au partenariat. […]|Les partenariats étudiés ici […] associent des acteurs, dans un rapport conventionnel entre des institutions et/ou dans des relations interpersonnelles en réseau. Pourtant, leurs intérêts divergent et chacun fixe ses propres objectifs à l’action commune, ce qui est source de tensions et parfois de conflits. Les formes d’intervention se diversifient et l’action des professionnels est soumise à des évaluations, contrôles de gestion et commandes publiques. […]|Le travail social en partenariat […] s’inscrit dans des pratiques multiples, des relations intersubjectives, des identités professionnelles croisées et des cadres institutionnels complexes. Il engage des aidants et des aidés, des partenaires locaux et des contextes législatifs, institutionnels, professionnels. Ces actions se prêtent à des analyses en termes de transaction sociale, car elles passent par un processus d’ajustements réciproques, à la fois conflictuels et coopératifs.|Même s’il y a des chevauchements, deux axes d’analyse sont privilégiés [dans ce dossier]: le premier traite des partenariats entre institutions et professions , le second des partenariats entre professionnels et destinataires de l’action sociale : chômeurs de longue durée et/ou sans-logis (contribution de Grimard et Zwick Monney), habitantes des quartiers dits « prioritaires » en France (contribution de Laure Ferrand), les futures mères (contribution de Jonathan Collin) ou la prise en charge des jeunes travailleurs sociaux par des tuteurs expérimentés (contribution de Naoual Boumedian et David Laloy). Dans ce dossier, toutes les contributions de l’axe 1 viennent de France et les contributions de l’axe 2 de Belgique, de Suisse et de France. […] [d’après l’éditorial de Maurice Blanc, Jean Fourcart et Josiane Stoessel-Ritz].
|