Résumé :
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"Eduquer, responsabiliser, émanciper, insérer socialement les jeunes en difficulté et les jeunes délinquants sont les objectifs fondamentaux poursuivis par la Fédération Wallonie-Bruxelles à l'égard des jeunes en difficulté et en conflit avec la loi. Que peut toutefois signifier la responsabilisation de mineurs ayant transgressé la norme, par ailleurs considérés comme ""irresponsables"" tant sur le plan civil que pénal ? Une approche à partir du vécu de jeunes ""délinquants"" montre des expériences et un impact différencié des mesures selon leurs trajectoires et leurs profils. Convoquer la responsabilité des jeunes peut-il être une réponse à la délinquance juvénile pour tous les jeunes, à quelles conditions ?[...]|Dans cet article, nous cherchons à voir, en nous appuyant sur la parole de jeunes judiciarisés, quelles seraient les conditions de possibilité d'une réaction sociale à la délinquance des mineurs qui permettraient de sortir d'une lecture quelque peu binaire entre, d'une part, des jeunes irresponsables qui seraient ""victimes"" de leur histoire, de leur environnement et que la société doit protéger et d'autre part, des jeunes responsables ""auteurs"" d'actes répréhensibles et qui doivent en répondre. La réponse à la délinquance juvénile est un enjeu politique récurrent qui mérite d'être éclairé par l'expérience des jeunes eux-mêmes pour comprendre comment se joue de façon différenciée pour ces jeunes, le processus de construction identitaire et l'adhésion aux normes sociales, à travers les dispositifs visant leur responsabilisation organisés par le cadre légal.|[extraits de l'introduction]"
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