Résumé :
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"La définition même du terme ""délinquant"" pose problème alors que nous l'avons considérée comme allant de soi , le voleur à l'étal est-il ""délinquant"" ou celui qui, par désespoir met le feu aux boîtes à ordures ou celui qui a volé une bicyclette ? Hier étaient délinquants des fugueurs, ailleurs le sont des homosexuels, alors pourquoi ceux-là ? Ne vaudrait-il pas mieux dire ""comment faire un désadapté, un névrosé, un marginal, un malheureux"" ?|Plus grave, nous paraissons sous-entendre qu'un comportement réputé associal relève de causes fondamentalement psychologiques, alors que nous croyons que ce sont des phénomènes politiques et sociaux qui engendrent et qui définisent ce type de comportement. Ainsi le piège où nous risquons de tomber est grave : faire croire à la responsabilité des parents là où ils sont le plus souvent victimes , présenter comme causes premières ce qui n'est que maillon intermédiaire, courroie de transmission, agent exécutant des forces qui le dépassent.|Ainsi, nous pouvons apparaître comme accusateurs ou, au mieux, ""donneurs de leçons"" et par la-même occulter la responsabilité des injustices sociales et politiques.|Finalement, si nous acceptons de publier ce texte c'est qu'il reflète notre pratique quotidienne. Pour une fois nous voulons nous permettre un discours ni politique ni scientifique mais parler comme des jeunes qui se confient à nous dans leur détresse irraisonnée."
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