Résumé :
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La poussée de croissance annonciatrice de l’entrée en puberté et de l’émergence de la sexualité adulte est constitutive de l’adolescence (comme cela est soutendu par l’étymologie du mot adolescence, adolescere : grandir, croître). Après un rappel de données auxologiques et du déroulement pubertaire normal, nous analysons successivement :|a) la question de la norme, les variations autour de la normale et les représentations par l’adolescent, ses pairs et les parents de ce qui est perçu comme taille normale ,|b) la question du retard statural et/ou retard pubertaire : le contexte étiologique, le retentissement du fait du regard renvoyé par la société du caractère négatif d’une petite taille, la demande de correction sont examinés. Le développement d’un questionnaire de qualité de vie dédié à l’évaluation des petites tailles devrait permettre une évaluation plus juste du retentissement psychosocial d’une petite taille ,|c) la question des avances staturales, qu’elles s’inscrivent dans un contexte constitutionnel, familial ou syndromique, ou dans le cadre d’une puberté précoce, est développée.|La mission du médecin pédiatre, à l’issue d’une démarche diagnostique complète, consiste à comprendre, expliquer, accompagner, éduquer, inciter à la patience. Hormis quelques rares (de l’ordre de 5 %) situations cliniques justifiant une intervention thérapeutique spécifique, il s’agit surtout d’ouvrir la discussion pour faciliter « le vivre avec », l’acceptation des différences inhérentes au vivant et le refus des clichés qui ont la vie dure. Au sein d’une Maison des adolescents, le praticien (pédiatre, médecin de famille) a toute sa place : son rôle dans l’accompagnement du grandir peut être essentiel auprès d’un adolescent tourmenté par la question de la normalité de sa croissance staturale et pubertaire.
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