Résumé :
|
Cet article présente une réflexion sur le processus de médicalisation des difficultés d’apprentissage au Brésil. Le pays est, derrière les États-Unis, un des plus gros consommateurs de Ritaline au monde, médicament stimulant du système nerveux central qui constitue pratiquement la seule option pharmacologique disponible pour le traitement des enfants diagnostiqués avec TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) au Brésil. La fragilité scientifique du diagnostic du tdah n’empêche pas le domaine de l’éducation d’être en proie à des diagnostics toujours plus nombreux, qui sont supposés expliquer les difficultés présentées par les élèves. Dans ce sens, les différences étant classifiées comme des troubles, la vie est réduite à ses aspects biologiques et ceux qui n’arrivent pas à assimiler les contenus proposés par l’école sont responsabilisés individuellement. La différence se voit ainsi stigmatisée et étiquetée. Avec la médicalisation des difficultés d’apprentissage, on passe d’une société de contrôle à une société d’emprise où le contrôle est «invisibilisé». On passe d’un contrôle supposé venir d’un «dehors» à un autocontrôle.
|