Résumé :
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Si un nourrisson ou un jeune enfant développe des difficultés alimentaires (feeding disorders), il va les exprimer de façon essentiellement corporelle et comportementale. Dans la majorité des situations, le nourrisson détourne la tête, évite le sein ou le biberon par des mouvements saccadés du haut du corps, gesticule et semble utiliser l’ensemble de sa motricité pour lutter contre l’intention du parent qui souhaite le nourrir. Face à cette blessure narcissique que représente le refus alimentaire, chaque parent adopte un comportement singulier. Certains forcent le passage, alors que les plus patients essaient de leurrer le nourrisson à l’aide d’accessoires ludiques et colorés. Les parents les plus vulnérables augmentent le refus alimentaire en forçant l’alimentation (Ramsay et coll., 2002), ceux qui trouvent en eux et dans l’environnement les ressources pour répondre de façon adéquate au nourrisson contribuent à la réduction du refus en évitant le forçage alimentaire (Chatoor et coll., 2000 , Ammaniti et coll., 2004). Pour les soignants en charge de ces nourrissons et jeunes enfants, chaque rencontre confirme la complexité du repérage diagnostique propre aux troubles alimentaires de cette tranche d’âge. Pour mettre en place un traitement aussi bien qu’un dispositif de soin, le clinicien se doit d’avoir quelques certitudes, ou tout au moins des repères diagnostiques fiables. Poser un diagnostic et faire le diagnostic différentiel conditionneront la prise en charge et la nature du traitement proposé. [Extrait de l’introduction]
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