Résumé :
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Jusqu’à peu, ils résidaient dans des zones urbaines sensibles. Depuis un an, ils vivent dans des quartiers prioritaires. [...] Ils, ce sont eux, les autres, plus pauvres, les derniers arrivés, des pays du Maghreb il y a plus de deux générations, puis pour beaucoup d’Afrique subsaharienne aujourd’hui, et du reste du monde.|La politique de la ville qui depuis cinquante ans entend ramener ces quartiers dans le giron de la République, et en faire des quartiers comme les autres, n’y parvient pas. Et pour cause puisque ce sont des quartiers pour les autres. Qui cristallisent leur lot de stigmatisation, lieux de toutes les peurs, de tous les fantasmes, comme l’ont toujours été les quartiers les plus pauvres.|Et pourtant on y grandit, on y a des peines et des joies comme ailleurs, [...]. Mais aussi on s’y engage, dans des projets multiples comme le rapelle Joëlle Bordet, pas forcément là ou on croit, pas du côté du politique. On s’y prend la main pour s’entraider, et certains s’en sortent , «Ils l’ont fait» nous disent ces artistes militants qui ont osé s’aventurer dans le milieu très fermé du cinéma. D’autre dansent, rappent leur vie, la transforment en mots ou en images, d’autres s’ennuient.|Et c’est toute la question de l’autre que posent ces tours aux portes des villes, « point d’achoppement du mythe de l’égalité républicaine » dit Thomas Kirszbaum , comme si nous ne savions que faire avec eux. Or, le grand entretien de Bernard Stiegler nous le rappelle, l’éducation, c’est toute une société qui la porte et la transmet. [...] [Extrait de l'édito].
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