Résumé :
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[…] La clinique quotidienne témoigne d’une augmentation très sensible des troubles dits «narcissiques», au détriment d’une symptomatologie névrotique plus classique. Une sorte de tendance générale pousse l’individu à se détourner du monde extérieur pour entrer dans la toute-puissance et l’illusion narcissique. La pathologie des limites occupe le devant de la scène, et le psychologue clinicien doit souvent interroger ce qu’il en est des limites entre soi et l’autre, entre le monde interne et la réalité externe, entre le penser et l’agir… […]|La confusion structurelle des limites entre le dedans et le dehors maintient […] un état d’excitabilité anormal, et l’on voit exploser les diagnostics d’hyperactivité chez les enfants, les conduites à risque, les prises de toxiques, la dépendance aux jeux (notamment chez les préadolescents)… autant de conduites pathologiques qui appartiennent au registre de l’agir.|Nous vivons finalement dans un monde où la pulsionnalité devient la règle. Dans cet univers hyperstimulant, à quoi bon se détourner des satisfactions immédiates pour s’intéresser davantage à son monde interne et investir le plaisir que procure la pensée ? Les affects dépressifs sont le plus souvent évacués dans l’hyperactivité, parfois jusqu’au burn out et-ou à la déconstruction psychosomatique… La capacité de symbolisation a fait place aux pulsions qui s’orientent vers l’agir et vers l’action, au détriment de la pensée.|Notre corps occupe désormais le devant de la scène dans la recherche d’un équilibre psychique et adaptatif, car bouger permet de ne pas penser… C’est donc autour de cette réflexion sur les carences de la symbolisation et de la place du corps dans notre société que j’ai souhaité articuler ce dossier. [Extrait de l’introduction]
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