Résumé :
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Les taux d’agression sexuelle dans l’enfance rapportée par des mères d’enfants agressés sexuellement suggèrent la présence d’un cycle de victimisation intergénérationnel. Malgré ces prévalences élevées, on explique difficilement les mécanismes pouvant intervenir entre la victimisation sexuelle d’un parent et celle de son enfant car les études empiriques sur le sujet sont peu nombreuses. Ce texte propose un modèle explicatif du phénomène basé sur la théorie du trauma et dont les principales hypothèses découlent de l’état des connaissances actuelles concernant les conséquences à long terme et l’étiologie de l’agression sexuelle dans l’enfance. Ce modèle suggère que les conséquences à long terme de l’agression sexuelle dans l’enfance chez les mères, incluant les difficultés psychologiques, relationnelles et conjugales, constituent des facteurs qui augmentent les risques de victimisation sexuelle pour leur enfant. Ces séquelles, en plus d’être exacerbées ou réactivées par la maternité, peuvent interférer avec le rôle parental de ces mères. Ces difficultés risquent de compromettre la supervision de l’enfant et pourraient favoriser le développement de caractéristiques chez l’enfant qui sont associées à une plus grande vulnérabilité face à l’agression sexuelle. Les implications cliniques liées à l’étude de ce phénomène sont discutées.
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