Résumé :
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A partir d’une pratique au sein du Comede, en tant que psychologue-psychothérapeute, auprès de patients exilés, demandeurs d’asile en situation précaire, l’auteure évoque quelques particularités de cette clinique. Les effets de la précarité administrative et matérielle vécus par les patients en situation de demande d’asile, déboutés du droit d’asile et «sans papiers», sont décrits notamment sous l’angle de l’exclusion sociale et politique, induisant une forme d’anéantissement psychique et de négation du Sujet. Le parcours de la demande d’asile, l’absence de statut administratif et juridique ainsi que la précarité sociale peuvent réactiver ou renforcer les traumas vécus dans le pays d’origine. Dans ce contexte, le patient manifeste une souffrance psychique assujettie au droit et à la politique qui produit des manifestations transférentielles et contre-transférentielles complexes. La violence structurelle vécue par ces patients participe à un processus de déshumanisation et induit des effets psychiques sur les professionnels qui les accompagnent.
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