Résumé :
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Les grossesses précoces sur l’île de La Réunion sont quatre fois plus nombreuses qu’en France métropolitaine. L’article reprend ici une étude ethnopsychanalytique sur six familles qui s’intéresse à l’impact de ces maternités sur le fonctionnement psychique des enfants issus de ces grossesses. Il s’avère que transgénérationnellement la relation mère-enfant est fusionnelle, consécutivement à une angoisse d’abandon et à un fort besoin affectif maternel. De fait, l’enfant développe un sentiment d’insécurité psychique, présente des symptômes dépressifs et anxieux. Il apparaît également que mère et enfant possèdent un faux self ou tout du moins un défaut de spontanéité, une immaturité affective, se manifestant chez ces derniers par un repli sur soi ou inversement des tendances mégalomaniaques. L’article s’interroge sur la spécificité réunionnaise, l’héritage historique, le contexte culturel, pouvant expliquer l’ampleur ici de ce phénomène.
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