Résumé :
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Le champ des pratiques du soin et du travail social est soumis de nos jours à l’emprise du modèle gestionnaire. Sous le primat d’une visée utilitariste, ce modèle tend à déconstruire la complexité des prises en charge, et à les ramener à la mise en œuvre de procédures opératoires. Il contribue en cela à la mise en crise des équipes et des institutions, offrant une prise supplémentaire à la destructivité mortifère – cette destructivité qui est inhérente à l’accueil des différents « usagers » de ces institutions, et à l’expression de leurs symptômes.|L’« analyse de la pratique » et sa mise en œuvre doivent donc tenir compte de ces mutations du contexte institutionnel et social. Il s’agit de faire exister un espace qui puisse être pensé par les professionnels comme un espace de transformation, à même de les restaurer dans leur professionnalité, et de permettre que soit préservée l’idée d’un « ça échappe », l’idée d’un dégagement possible, d’une place pour le vivant.
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