Résumé :
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Durant la dernière décennie, la fréquence et l’intensité des épisodes de consommation excessive d’alcool ont largement augmenté chez les adolescents et jeunes adultes, de sorte que le binge drinking constitue désormais un problème majeur de santé publique dans les pays occidentaux. Les conséquences psychologiques, interpersonnelles et sociétales de ce mode de consommation sont aujourd’hui largement établies, mais ses effets cérébraux restent peu investigués. Le présent article vise donc, après avoir défini le binge drinking, à passer en revue les connaissances actuelles ayant trait aux altérations cérébrales chez les binge drinkers, avant de proposer des pistes pour favoriser l’essor de cette thématique de recherche. Les données récentes issues de la neuropsychologie, de l’électrophysiologie et de la neuroimagerie seront ainsi tout d’abord présentées, avant de recenser les questions majeures encore largement inexplorées, telles que la continuité entre différentes formes d’abus d’alcool, la causalité liant déficits cérébraux et binge drinking, ou encore la variation des effets de l’alcool selon l’âge et le genre. Enfin, les avancées centrales que pourrait permettre aux plans fondamental et clinique une meilleure connaissance de cette problématique seront évoquées, en insistant sur la nécessité de développer rapidement une approche combinée en neurosciences afin de mieux comprendre les effets du binge drinking sur la structure et le fonctionnement du cerveau.
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