Résumé :
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La surveillance électronique est souvent pensée en termes de dématérialisation, de virtualisation de l’enfermement. Mais cette approche laisse en suspens le problème de savoir ce qu’est une contrainte physique immatérielle. À l’inverse, et paradoxalement, le placement sous surveillance électronique est volontiers décrit selon un registre matériel et carcéral : comme «couvre-feu» ou «prison à domicile». Mais cela recouvre la spécificité du fonctionnement d’une surveillance à distance. Il s’agit donc de partir de l’expérience des «placés» pour réussir à saisir le système complexe qui produit effectivement cette contrainte. Or, la surveillance électronique, même largement «virtualisée», s’appuie toujours sur la chair, sur le corps, sur l’environnement. Par-là même, elle réactive d’une manière spécifique, plus qu’elle ne dépasse, le vieux paradigme carcéral.
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