Résumé :
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La violence privée peut-elle être légitime ? Apparemment tautologique, cette proposition renvoie à la conception weberienne de l’État en tant qu’«entreprise politique [...] revendiquant avec succès le monopole de la contrainte physique légitime». Elle mérite cependant une nouvelle analyse à l’aune du développement, récent, des compagnies de sécurité privée construites comme de nouveaux acteurs légitimes sur la scène internationale.|Mettant en œuvre diverses formes de violence physique hors des frontières nationales, ces opérateurs privés sont en effet utilisés aujourd’hui légalement et de manière croissante, par des entreprises, des États ou des organisations internationales. Ces usages massifs et diversifiés indiquent la légitimité nouvelle d’une pratique jusqu’alors condamnée moralement et juridiquement : le mercenariat.|Comment comprendre alors un tel processus de légitimation d’une activité vue comme fondamentalement régalienne, mais exercée aujourd’hui par des sous-traitants privés ? [...]
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