Résumé :
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Penser les recompositions des frontières entre la sphère privée et la sphère publique aujourd’hui suppose de comprendre les profondes transformations de la notion d’intime au cours des temps, en particulier depuis la construction de l’État social au xixe siècle, alors qu’un «mur de la vie privée» sépare espaces politique et domestique. Ce faisant, cet article montre deux choses: d’abord qu’une rupture nette s’opère après la Seconde Guerre mondiale dans la sphère privée. L’intime et l’intériorité se redéfinissent alors de façon profonde. Ensuite, que les frontières entre public et privé se recomposent concrètement de quatre façons dans les mondes du travail: par la marchandisation de l’intime, la privatisation de l’espace public, l’utilisation subversive de l’intime, et enfin par l’imbrication croissante des registres. Quelques exemples empruntés aux services à la personne illustrent le quatrième cas de figure.
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