Résumé :
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La «grande personne», c’est la représentation enfantine de l’adulte comme celui qui possède l’organe de la puissance, alors que l’enfant, lui, ne peut pas (pas encore), mais qu’il pourra devenir. Cette fiction imaginaire (l’adulte ne peut pas tout) est nécessaire en ce qu’elle supporte une fonction logique structurante : foyer d’idéal identificatoire pour l’avenir, elle maintient la tension du désir, inscrit le sujet avec la différence des générations dans la temporalité. Mais pour trouver son propre lieu de désir il faudra, pour l’adolescent, découvrir l’adulte derrière la grande personne, il s’agit de la destituer de sa place imaginaire pour la faire advenir au symbolique. Pour cela, l’adulte doit (faire) croire qu’une grande personne ça existe tout en sachant, comme adulte, qu’il manque, que c’est un semblant.|Mais ces nécessités logiques de la transmission connaissent aujourd’hui divers ordres de panne: les adultes, n’osant plus incarner cette putative grande personne – à laquelle ils ne veulent cependant pas renoncer à croire dans une infantilisation généralisée, en viennent à craindre, s’ils s’y opposent, de perdre l’amour de leurs enfants adultisés , notre modernité prône la satisfaction immédiate et une jouissance sans entame.
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