Résumé :
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"Les questions d'autonomie et de contrôle social font partie des déterminants majeurs de l'action gérontologique et de ses tentatives de conceptualisation. L'autonomie est sans cesse appelée à la barre pour régler son compte à l'omniprésent ""problème de la dépendance"" alors que le contrôle, plus discret, mais tout aussi actuel, s'insinue dans la trame de la vie quotidienne des personnes âgées, voire de tous ceux susceptibles de le devenir. L'autonomie, ici valeur refuge, là valeur geôle, se range à toutes les idéologies. En fait, on peut aborder de deux manières essentielles le contrôle social et l'autonomie dans le champ gérontologique. D'abord avec le diktat du bien-vieillir qui prescrit sur un mode fortement impératif tous les comportements et les règles d'hygiène de vie conformes ""à votre âge"". Ensuite, en raison de la confusion entre dépendance et perte d'autonomie, cette injonction d'autonomie se métamorphose en une exigence d'abandon de l'autonomie. S'ouvre alors une vaste réflexion sur le droit au choix et au risque au grand âge à partir notamment de l'action gérontologique et des représentations de la vieillesse. Les injonctions du bien-vieillir et la mainmise sur la vie des vieux ""pris en charge"" montrent combien le contrôle social est présent pour toutes les vieillesses. L'autonomie à tout prix pour les ""seniors"" et le dessaisissement de l'autonomie des personnes âgées ""dépendantes"" démontrent à l'envi notre profonde ambivalence autour d'une valeur clef de la modernité."
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