Résumé :
|
Il est des institutions comme des personnes: face à la souffrance des enfants toutes se pensent bienveillantes, compréhensives, pleines de sollicitude et animées par le désir de les aider, tant leur souffrance nous interpelle sur nos propres blessures et entraîne compassion et l'envie d'aider à tout prix.|Cependant, dans la durée certains s'essoufflent, finissent par abandonner leurs idéaux, par oublier leurs engagement initiaux et se convaincre que tout ce qui va mal est nécessaire ou inévitable, tant la tâche semble quelque fois ardue et ingrate. Par contre, d'autres «institutions phares» arbres cachant la forêt - s'efforcent de garder un regard neuf, les yeux du jeune stagiaire, choqué par un ordre injuste, par un règlement stupide et contraignant, par une ambiance étouffante, par un cadre inutilement rigide et trop hiérarchisé qui empêche toute créativité. Elles luttent pour ne pas acquérir le regard de l'adulte désabusé qui se soumet aveuglément à l'administration, d'où l'utilité d'ailleurs pour chaque institution d'inviter massivement les stagiaires à y faire leurs premières armes.|Toutes travaillent dans une marge sociale dont l'ensemble de la population n'a qu'un souhait: oublier qu'elles existent. Difficile, dans ces conditions, de se faire connaître et apprécier, difficile aussi de construire une image de soi très positive. [...]
|