Résumé :
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"Il existe deux sortes de dispositifs de protection de l'enfance: ceux qui, comme c'est le cas en France et en Belgique, sont centrés sur la famille, c'est-à-dire en fait sur les parents, et ceux qui sont centrés sur l'enfant. Tous ont, officiellement, la volonté de protéger physiquement l'enfant du ""danger visible"", c'est-à-dire des maltraitances physiques, sexuelles, et des graves défauts de soins (22 % des signalements), et ils y parviennent le plus souvent. Par contre, en ce qui concerne la prévention des traumatismes psychiques (78 % des signalements) et la diminution de leur impact, leurs divergences sont les suivantes. Les dispositifs centrés sur la famille ont pour but de maintenir l'enfant ""à tout prix"" avec ses parents. Ils ne parviennent pas à intégrer le fait que certains adultes sont incapables d'évoluer au niveau de leurs capacités éducatives, et qu'un enfant peut rester en lien avec sa famille sans vivre forcément dans sa famille. [...]|Les dispositifs centrés sur les besoins de l'enfant ont pour but de permettre à un enfant de se développer normalement au niveau affectif et intellectuel. A cette fin, ils cherchent quels modes de prise en charge vont rendre possible la satisfaction de ses besoins essentiels. Si grâce à une aide adaptée, les parents parviennent à atteindre cet objectif, le maintien de l'enfant dans sa famille est la solution préférable, si ce n'est pas le cas, il faut trouver une solution extrafamiliale. Ces dispositifs dissocient donc le fait d'être un parent biologique de la fonction parentale.[...]|Un point essentiel est fréquemment négligé dans les dispositifs de protection de l'enfance: le travail sur l'indifférenciation pathologique entre l'enfant et le parent, que l'on rencontre dans toute situation de traumatisme psychique. Pourtant les conséquences qui découlent de cette indifférenciation sont très lourdes, [...]."
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