Résumé :
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L’adoption a la particularité d’activer un champ fantasmatique dont l’auteur se propose d’éclairer certains aspects. La résonance entre la situation adoptive et ce que Freud a appelé le «roman familial» en fait un lieu possible d’exacerbation des rivalités, des fantasmes de rapt, des mécanismes d’idéalisation, aussi bien au sein des familles adoptantes que dans leurs relations avec les professionnels chargés de les accompagner. L’idéalisation conjointe parents-professionnels de la situation adoptive a pour effet d’empêcher la reconnaissance de la négativité présente dans toute forme de transmission. Elle peut empêcher aussi le repérage de ce que l’auteur propose d’appréhender comme une clinique de la rupture de transmission. Cette rupture a parfois comme conséquence la mise en place de clivages internes à chacun des protagonistes, clivages qui vont se redoubler et diffuser sous forme de sidération ou de conflits dans l’agencement des professionnels gravitant autour de ces situations. Ces situations complexes, bouleversant profondément chacun, nécessitent des espaces spécifiques de traitement et de réflexion pour en construire des modalités de compréhension.
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