Résumé :
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«Prison dans la prison», le Supermax est un régime extrême d’isolement des détenus dangereux. L’identification de ces détenus repose sur la mobilisation de techniques rationalisées de calcul et de prévention des risques. L’étude empirique conduit à relativiser cette dimension scientifique de la «nouvelle pénologie» en mettant en évidence des pratiques qui la débordent : par l’excès, avec l’intervention de représentations culturelles de la dangerosité, en particulier s’agissant des «gangs», et en défaut, avec le recours à l’isolement comme solution de facilité pour gérer les désordres ordinaires. La place importante de la science dans le Supermax marquerait alors non pas une nouvelle approche criminologique, mais une formulation moderne de la mise à l’écart comme précaution.
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