Résumé :
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De manière habituelle le terme de traumatisme est employé lorsque l’on cherche à désigner l’impact psychique d’un évènement qui a marqué douloureusement une personne et son existence. Actuellement ce terme est sur-employé dans le langage commun et donne lieu quasi-immédiatement à des réponses de l’ordre de l’acte destinées à en prévenir les conséquences. La notion de traumatisme est dès l’origine au cœur de la théorie psychanalytique , elle occupe une place prépondérante au sein de l’œuvre de Freud, variant en fonction de l’évolution de sa pensée et toujours articulée avec l’excitation. À sa suite de nombreux psychanalystes travailleront la place du traumatisme dans le développement de la psyché. Nous n’en reprendrons que deux : Ferenczi et Winnicott […] Ces travaux repris par des psychanalystes actuels donnent un éclairage nouveau sur la compréhension du traumatisme : on est passé de l’étude du débordement des défenses du sujet, du souvenir refoulé à la recherche de la réalité manquante. Le traumatisme est du côté du négatif en ce qu’il vient rompre la continuité du sentiment d’exister. […] La psychothérapie individuelle conduit bien souvent à une impasse où le seul travail possible est celui de « moi auxiliaire », sans qu’aucune intériorisation ne puisse se faire. Et pourtant le seul moyen que les situations évoluent est bien celui de la reprise d’une mise en représentation qui viendra faire entrer l’enfant dans la possibilité de construire son histoire, et ainsi de pouvoir en refouler le potentiel traumatique. Nous essaierons de montrer comment le travail de groupe peut permettre cette mise en représentation en passant par le travail émotionnel, puis par la figurabilité, par la représentation et parfois mais exceptionnellement par la mise en parole.
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